FRELON,FRELON VESPA CRABO

Frelon Européen

En raison de sa taille et surtout de la piqûre douloureuse qu’il peut infliger, le frelon (Vespa crabro) a sans doute la plus mauvaise réputation de tous les insectes piqueurs de nos contrées. Il est vrai que plusieurs piqûres de frelon dans un endroit sensible, telle que la gorge, peuvent être extrêmement dangereuses.

Il existe de nombreuses espèces de frelons à travers le monde. Depuis quelques années, le frelon d’Asie (Vespa velutina) a envahi le sud-ouest de la France, semant la panique parmi les apiculteurs

Le frelon est une guêpe sociale qui fait partie de l’ordre des Hyménoptères dits sociaux. En effet, le frelon n’est pas seulement un insecte agressif.
Il mène une vie sociale, comme les abeilles et les guêpes, au sein d’une communauté de 100 à 200 individus.Le frelon est environ trois fois plus gros qu’une guêpe commune. La reine peut mesurer jusqu’à 35 mm. Les ouvrières et les mâles sont un peu plus petits.

Deux formes colorées sont connues en Europe:

* Vespa crabro crabro: face dorsale du métathorax noire
* Vespa crabro germana: dessin roux en forme de V sur la face dorsale

Au printemps, une reine ayant survécu à l’hiver va fonder à elle seule toute la société des frelons. Avec des fragments d’écorce qu’elle mastique et mélange à sa salive, formant une matière qui rappelle du vieux carton, elle construit un nid .

Suspendu au rebord d’un toit, posé à même le sol ou dissimulé dans un arbre creux, il a à peu près la taille d’un gros melon.
La reine fabrique d’abord une douzaine de petites loges, les alvéoles, et pond un oeuf dans chacune d’elles. Les larves éclosent en mai. Bien nourries par leur mère avec une bouillie de chenilles, elles se transforment en nymphes, puis en frelons adultes.Ce sont toutes des femelles appelées ouvrières; elles s’activent aussitôt à l’aménagement de nouvelles alvéoles, à la recherche de nourriture, à l’entretien du nid, etc

Ainsi, chaque été, les frelons font leur apparition, butinant les fleurs et les fruits des vergers. Ils apprécient beaucoup les cassis et la sève qui s’écoule des blessures des arbres. Mais ils ont besoin d’attraper des mouches, des larves et des chenilles de papillons. En septembre, naissent enfin des mâles (faux-bourdons) et de jeunes reines qui, après avoir été fécondées, fonderont une nouvelle société l’année suivante. Elles sont les seules à survivre à l’hiver.

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Frelon Asiatique

I / Le Frelon asiatique :

Le Frelon asiatique (Vespa velutina) a été récemment introduit accidentellement en France (2004) ; il s’est depuis largement répandu dans le sud-ouest du pays. L’arrivée de cette espèce inquiète particulièrement les apiculteurs car il se nourrit essentiellement d’abeilles. Ses colonies sont en général plus populeuses que celles du Frelon d’Europe. Le Frelon asiatique construit parfois son nid sous un toit, dans un mur ou dans le sol comme le Frelon d’Europe, mais il préfère nettement s’installer dans les hautes branches d’un arbre, (80% des nids).

Il est très facile à reconnaître car en réalité c’est une guêpe et même la seule guêpe en Europe à posséder une livrée aussi foncée : les adultes sont brun noir et apparaissent, de loin, comme des taches sombres sur le nid. Comme toutes les guêpes sociales (Guêpes communes, Frelons et Polistes) les colonies du Frelon asiatique ne vivent qu’un an.

En Europe, les reines hivernent et très tôt au printemps elles reprennent une activité dès février mars. Une femelle pond jusqu’à 1000 oeufs. Les colonies progressent dans le nid principal dès juillet. Les nids peuvent atteindre en automne des diamètres de 60 à 80cm.
Ils peuvent contenir jusqu’à 11 galettes de cellules successives. Certains nids très volumineux peuvent contenir de 10 à 20 000 cellules. Les ouvertures des nids de frelons Asiatiques sont latérales tandis que celles des frelons d’Europe sont à la base du nid. Pendant une saison de 15 à 30 000 individus peuvent naître. Pour les frelons européens seulement 1000 individus sont issus d’un nid. A l’automne les mâles s’échappent des nids, il ne reste donc que les femelles dans les nids.

Les mâles ne piquent pas .

Généralement, un gros nid rond ou ovale placé à plus de 10 – 15 m du sol dans un arbre et autour duquel volent de grosses  »guêpes noires » ne peut être qu’un nid de frelon asiatique. On trouve quelquefois ces nids dans les arbres qui surplombent les ruchers.

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Le frelon asiatique se place au dessus de l’entrée des ruches, plane en surplace en attendant une butineuse revenant chargée, il fonce sur elle la tue et s’en délecte.

Cette espèce n’est pas agressive envers l’homme sauf si l’on se rapproche trop des nids, ce qui est le cas lors de la lutte contre ces nids.

Ce qui caractérise le frelon asiatique, est sa capacité à créer des nids secondaires, à proximité de nids détruits.
Lorsque la reine disparaît, les ouvrières reconstruisent ces nids secondaires. Certaines ouvrières pondent et les oeufs engendrent des mâles car elles n’ont pas été fécondées.

La piqûre est douloureuse mais pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille. Toutefois le frelon asiatique présente un dard de presque 3 mm ce qui exige de la part des professionnels de la lutte d’utiliser un produit à très forte action de choc. Il peut arriver que le dard du frelon traverse la combinaison des professionnels malgré son épaisseur. Il faut donc rester très prudent face aux très gros nids installés à grande hauteur dans les arbres. Lorsqu’on s’approche à moins de 5 m d’un nid de frelon, plus la colonie qu’il renferme est importante plus on a de risque de subir l’attaque d’un essaim d’ouvrières. C’est pourquoi ce sont les professionnels qui sont les mieux à même de détruire ces nids qui sont souvent près des maisons, voire dans les maisons.

Le frelon asiatique est dangereux comme d’autres insectes piqueurs pour des personnes et sujets allergiques.
Il est recommandé lors de l’intervention contre des nids de frelons asiatiques que les intervenants se protègent en portant des combinaisons avec protection faciale et aussi des lunettes de protection oculaires contre les projections de venin par des frelons femelles excités au travers du grillage des masques. Un cas a été observé ; il a produit une très forte irritation oculaire (très douloureuse) après la projection de venin dans l’oeil au travers de la grille de protection faciale.

Depuis 2004, où le 1er cas a été signalé, on observe une progression importante de la formation de nids. Il existe une très forte corrélation entre le reseau hydrographique et la présence de nids.
Le risque d’expension en France présente des potentialités maximales.

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Il se déplace du sud-ouest et du sud-est de la france vers le Nord. Le risque survient lorsque certains des nids tombent, la colonie s’envole alors et s’en va créer des nids secondaires.

Le piégeage:

On peut placer des pièges à guêpes et frelons à proximité d’un rucher pour limiter la pression de prédation. Pour éviter que les pièges à guêpes et frelons ne piègent aussi les abeilles, il est absolument impératif de ne pas y mettre un attractif sucré à l’intérieur (exclure le miel notamment) mais un attractif protéiné disponible en jardinerie ou chez les revendeurs de matériel apicole . Contrairement à ce qui est dit dans de nombreux réseaux apicoles et sur le net, le piégeage des reines au printemps n’a aucun impact sur le niveau de population de l’espèce et s’avère particulièrement néfaste pour le frelon commun (Vespa Crabo) et autres insectes. L’expérience montre que beaucoup de fondatrices ne parviendront pas à créer une colonie viable. Ainsi plus de 90% d’entre elles mourront naturellement (essentiellement par le fait de la compétition entre elles pour les sites de nidification). En revanche, il y a tout à parier que la capture des ouvrières en été, dans les pièges bouteilles, n’a pour effet que de sélectionner les reines les plus prolifiques mais ne parvient que rarement à épuiser la colonie. Il est plus judicieux de localiser les nids et de les détruire vers la mi-juillet avant la naissance des futures fondatrices. Les frelons asiatiques sont territoriaux, comme beaucoup d’animaux, aucune fondatrice ne viendra installer un autre nid à au moins 250 mètres d’un nid existant. Des exceptions à cette règle existeraient, c’est la théorie des nids jumeaux. À partir du début de l’été, les fondatrices errantes ne peuvent plus s’installer et mener à terme une colonie viable. C’est « le moment » pour détruire les nids que l’on a repéré. Ils ont à cette époque la taille d’un ballon de football. Agissant de la sorte, on brise le cycle de reproduction en détruisant les futures fondatrices avant leur fécondation.

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