Le corps de l’abeille et ses trois grands segments
Le corps de l’abeille peut être divisé en trois grandes parties avec des fonctions bien définies :
– la tête : partie antérieure de l’abeille, siège des organes sensoriels
– le thorax : partie médiane de l’abeille, sert à la locomotion
– l’abdomen : partie postérieure de l’abeille, zone de défense
La tête de l’abeille
La tête de l’abeille porte les antennes, les yeux composés ainsi que les pièces buccales. Les antennes servent de repères à la présence d’éventuels obstacles. Elles peuvent aussi servir à évaluer la température extérieur, détecter les odeurs…
Les yeux composés portent ce nom car ils sont faits d’ommatidies. Une ommatidie est l’équivalent d’un œil. C’est comme si notre productrice de miel voyait avec une multitude de yeux regroupés en un seul. Elles n’ont pas du tout la même vision que nous, tout comme les mouches d’ailleurs.
Ses yeux composés lui permettent de voir à 360°. Les abeilles mâles ont plus d’ommatidies que les reines, qui elles en ont plus que les abeilles ouvrières.
Cependant, les abeilles possèdent aussi trois petits yeux simples sur le haut de la tête, qui sont disposés en triangle et leur permet de détecter les mouvements.
Les pièces buccales de l’abeille sont aussi disposées sur la tête et lui servent à se nourrir ainsi qu’à prélever des substances nécessaires à la ruche.
Le thorax de l’abeille
La fonction principale du thorax est la locomotion. Dit autrement, il permet à l’abeille de se déplacer. Le thorax de l’abeille comprend les trois paires de pattes. L’abeille fait en effet parti des insectes, d’où son nombre total de six pattes.
Les pattes de l’abeille lui permettent de se déplacer une fois posée. Elles permettent aussi de transporter le pollen jusqu’à la ruche et peuvent leur servir à se nettoyer le thorax, les yeux, les antennes…
Au niveau du thorax, on trouve également, en plus des pattes, les deux ailes de l’abeille qui lui permettent de voler de la ruche aux fleurs (et vis versa) ou vers d’autres endroits bien entendu.
L’abdomen de l’abeille
L’abdomen représente la plus grosse partie du corps de l’abeille. Il contient le dard de l’abeille (également nommé aiguillon) à son extrémité mais celui-ci n’est pas visible. Il ne devient visible que lorsque l’abeille se sent en danger. C’est à cause du dard de l’abeille que l’apiculteur utilise des vêtements de protection intégrale.
L’abeille sort son dard dans le but de se protéger et de dissuader d’éventuels prédateurs de l’approcher. Le dard représente donc un moyen de défense très efficace, qui est pourvu de venin. Cependant, toutes les abeilles n’ont pas de dard. C’est le cas des faux-bourdons qui sont les abeilles mâles.
L’abdomen contient aussi la majorité des organes internes de l’abeille (tube digestif, estomac…) L’abdomen peut s’allonger ou se rétrécir. On retrouve aussi des petits orifices sur la partie ventrale de l’abdomen de l’abeille qui lui permettent de respirer.
Le développement de l’abeille
L’abeille, tout au long de son développement, passe par différents stades, jusqu’à atteindre sa morphologie d’adulte. L’œuf pondu par la reine devient ainsi une larve, puis une nymphe, et pour finir une abeille adulte. Cette abeille adulte peut être une autre reine, une abeille ouvrière, ou encore un faux-bourdon (abeille mâle).
Cycle de vie de l’abeille
L’œuf de l’abeille
Au tout début de sa vie, l’abeille n’est qu’un œuf. Pour les reines ainsi que les abeilles ouvrières, celui-ci est issu de la fécondation d’un ovule avec un spermatozoïde de la spermathèque de la reine. Ces abeilles dont donc diploïdes, c’est-à-dire qu’elles possèdent deux exemplaires de chaque chromosomes dans leur génome.
La spermathèque est une sorte de poche de réserve de spermatozoïdes dans laquelle la reine puisera toute sa vie pour féconder les œufs. La spermathèque de l’abeille reine se situe dans son abdomen.
Ce n’est qu’une fois la période nuptiale, d’accouplement avec un certain nombre de faux-bourdon, accomplie que la reine des abeilles est en mesure d’assurer la production de nouvelles abeilles femelles. En effet, sa spermathèque une fois remplie, elle peut alors donner naissance à de nouvelles abeilles ouvrières ou de nouvelles reines.
Les faux-bourdons, eux, ne sont pas diploïdes. Ils sont seulement issus de l’ovule de la reine des abeilles et il n’y a pas de fécondation avec un spermatozoïde. Leur matériel génétique est donc différent de ceux de la reine et des abeilles ouvrières. Ceci dans le sens où ils n’ont qu’un seul exemplaire de chaque chromosome dans leurs cellules.
C’est au bout de 3 à 5 jours environ que l’œuf éclora et qu’il y aura apparition d’une larve, stade de développement de l’abeille suivant.
La larve des abeilles
Les larves des abeilles sont nourries par les abeilles ouvrières. Ce stade est le deuxième stade de développement de l’abeille. La larve se nourrit, grossi et grandi progressivement. A ce stade, la futur productrice de miel est semblable à un asticot.
Ce stade s’étend environ jusqu’au 9ème jour pour les reines ainsi que pour les abeilles ouvrières et jusqu’au 10ème jour pour les faux-bourdons.
La larve en fin de croissance se stabilise, elle finit par ne plus s’alimenter. Celle-ci avait jusque là une forme en croissant de lune et se raidit. C’est ce qu’on appelle la pré-nymphe.
La cellule dans laquelle elle se trouve est operculée par les abeilles nourricières. Celles-ci déposent une fine couche composée de pollen et de cire d’abeille, qui recouvrent et isole les larves du reste de la ruche.
La nymphe
Une fois la pré-nymphe isolée, celle-ci va atteindre le stade nymphal et progressivement se métamorphoser. Ainsi, l’abeille va petit à petit prendre les formes spécifiques qui la caractérisent.
Au départ, la tête, le thorax et l’abdomen de l’abeille vont commencer à se dessiner. Les pattes apparaitront aussi. Les ailes ne sont pas ou très peu visibles. Ensuite, les yeux vont se pigmenter, d’abord d’une couleur claire puis plus foncée. Le reste du corps de l’abeille va aussi se colorer par la suite. Les ailes sont alors distinguables mais de petite taille.
L’abeille va a la fin de ce stade acquérir toutes ses propriétés morphologiques. Une fois complètement développée, celle-ci va s’éveiller et sortir de son habitat précaire. Elle va ainsi déchirer l’opercule de cire d’abeille et de pollen, à l’aide de ses mandibules.
L’abeille sera ainsi libre et prête à prendre son envol quelques jours après, pour aller chercher de la nourriture pour la colonie ou nourrir d’autres larves s’il s’agit d’une abeille ouvrière. Ou alors pour assurer la reproduction de l’espèce s’il s’agit de la reine ou du faux-bourdon.
Bien sûr, une fois l’accouplement accompli, la reine retourne à la ruche. Son sort est plutôt enviable d’ailleurs comparé à celui des faux-bourdons qui y laissent leur vie.
Le stade nymphal prend fin au bout du 21ème jour pour l’abeille ouvrière, au bout du 16ème jour pour la reine et au bout du 24ème jour pour le faux-bourdon.
L’organisation des abeilles dans la ruche
L’organisation des abeilles dans la ruche
Comme vous le savez, la ruche est considérée comme la « maison des abeilles » tout simplement car c’est le lieu où les abeilles vivent, ont leur garde manger et se reproduisent.
Et dans la ruche, la vie des abeilles est très organisée car chacune a son rôle bien défini qui va permettre que la ruche puisse fonctionner de manière optimal malgré la présence d’une grande quantité d’abeilles. D’ailleurs une abeille est un insecte social car elle est incapable de vivre seule sans cette organisation de la ruche.
L’organisation des abeilles
Avant de parler de l’organisation d’une ruche, il faut déjà comprendre l’organisation des abeilles au sens large avec le rôle de chacun. Chez les abeilles, il y a trois types d’abeilles différentes:
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La reine des abeilles qui est l’unique reproductrice et donc la mère de toutes les abeilles présentent dans la ruche.
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Les faux bourdons qui sont les mâles dans la vie des abeilles et qui vont féconder la reine des abeilles une seule et unique fois et à un moment bien précis.
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Les abeilles ouvrières qui sont les enfants de cette union et sont donc toutes les filles de la reine.
L’organisation de la ruche
La ruche fonctionne donc grâce aux différents rôles des abeilles (reine des abeilles, faux bourdons et abeilles ouvrières) mais aussi et surtout grâce aux différents travaux qui seront effectués par les abeilles ouvrières.
Et oui, en réalité, cette organisation très stricte de la ruche est essentiellement dû aux abeilles ouvrières qui vont effectuer différents travaux au cour de leur vie très courte d’environ 1 mois et demi. Ces différents travaux dépendront de l’age de l’abeille:
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De sa naissance jusqu’au 4ème jour: l’abeille ouvrière est chargés d’entretenir la ruche en la nettoyant et en nettoyant les alvéoles.
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Du 5ème au 11ème jour: l’abeille ouvrière à un rôle dit de « nourrisse » qui consiste comme son nom l’indique, à nourrir les larves royales en gelée royale afin d’en faire devenir des futurs reines.
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Les 12ème et 13ème jour: elle à un rôle dit de « magasinière » qui consiste comme son nom l’indique, à ranger/trier/stocker le nectar des fleurs et le pollen apporté par les abeilles butineuses. Durant cette période, l’abeille ouvrière va également ventiler la ruche afin qu’elle garde une température constante.
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Du 14ème au 17ème jour: l’
abeille ouvrière va produire de la cire afin de
fabriquer la ruche en construisant les alvéoles qui permettes aux larves de se développer
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Du 18ème au 21ème jour: elle devient la gardienne de la ruche en étant posté à l’entrer de la ruche afin de chasser les intrus qui pourraient vouloir rentrer. A ce moment, on dit qu’elle a un rôle de « sentinelle »
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Le reste de sa vie, l’abeille ouvrière n’a plus qu’un seule rôle et ceci donc pour une durée d’environ 25 jours: elle est « butineuse », sort enfin de la ruche afin de récolter le pollen et le nectar des fleurs.
Comme vous l’aurez bien compris, nous ne voyons en général qu’un seul rôle de l’abeille ouvrière: celui de butineuse car les autres rôles sont assurés à l’intérieur de la ruche.
Enfin sauf pour les plus chanceux d’entre nous qui ont dans l’idée d’acheter une ruche ou qui connaissent un apiculteur et qui pourront alors voir d’autres étapes de la vie de l’abeille ouvrière comme l’abeille sentinelle qui peut être vue facilement, elle est toujours posté à l’entrer des ruches.
Le vol nuptiale des abeilles
Les faux bourdons quant à eux séjournent également dans la ruche et sont nourris par les abeilles ouvrières. Ils ne sont par contre présent dans la ruche uniquement jusqu’au moment de la reproduction avec la reine des abeilles. La reproduction s’effectue durant ce que l’on appelle le vol nuptiale durant lequel la reine des abeilles va être fécondée par une 50ène de faux bourdons qui, une fois le vol terminés seront soit tués par la reine, soit chassés de la ruche pour les plus chanceux.
Les abeilles a miel
Les différentes espèces d’abeille à miel
Il existe dans le monde une proportion d’abeille non négligeable. En effet, on dénombre à l’heure actuelle environ 20 000 espèces d’abeilles, chacune représentée par un certain nombre de sous espèces… En France, il y a près de 1 000 espèces d’abeilles différentes. Sachant qu’elles ne sont pas toutes productrices miel.
Les abeilles sont donc présentes en grand nombre à la surface de la terre. Elles participent de manière active au maintien de notre écosystème, grâce à leur rôle de pollinisateur. C’est aussi grâce à elle que nous avons la possibilité de consommer du miel et de la gelée royale, ainsi que d’autres produits de la ruche tels que le pollen et la propolis.
Parmi toutes ces espèces d’abeilles il n’y en a essentiellement que trois dont l’homme se sert pour produire du miel, de la gelée royale bio ainsi que les autres produits de la ruche :
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L’abeille Apis mellifera
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L’abeille Apis cerana
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L’abeille Buckfast
L’abeille Apis mellifera
L’abeille Apis mellifera est une abeille qui provient d’Europe, elle est représentée par un total de 28 sous-espèces différentes.
Parmi elle, on peut citer l’abeille Apis mellifera ligustica, également nommée abeille italienne ou abeille jaune. Il s’agit de la plus répandue des abeilles dans le monde.
On trouve une autre sous-espèce qui est l’abeille Apis mellifera mellifera. Cette abeille, qui a pour second nom l’abeille noir, est aussi très utilisée par les apiculteurs. On la trouve notamment en grand nombre en France.
L’abeille Apis cerana
L’abeille Apis cerana est une autre espèce utilisée pour l’apiculture. Il s’agit d’une abeille qui provient d’Asie. On la trouve notamment en chine et au japon.
C’est une espèce qui est réputée pour être très résistante, notamment aux attaques du prédateur des abeilles qu’est le parasite Varroa.
Elle possède 8 sous-espèces, qui est un nombre bien inférieur au nombre de sous espèces de l’abeille Apis mellifera, mais ces abeilles sont tout de même largement représentées et donc présentes en grand nombre.
Parmi ces sous-espèces, on trouve l’abeille Apis cerana indica, qui permet la pollinisation des cocotiers. C’est une abeille qui vit donc dans un milieu plutôt chaud.
L’abeille Buckfast
L’abeille Buckfast est très utilisée par les apiculteurs. Celle-ci possède des caractéristiques qui sont très appréciée : c’est une grande productrice de miel, elle est moins agressive et c’est une abeille résistante aux maladies…
L’abeille Buckfast est issue d’un croisement entre différentes espèces d’abeilles à miel. C’est une abeille qui a été sélectionnée par l’homme pour accroître sa production de miel. Il est facile de s’en procurer pour les apiculteurs qui le souhaiteraient, des entreprises en font un élevage intense.
Le mythe des abeilles tueuses
Les abeilles tueuses ne sont pas un mythe, celle-ci existent réellement. Cependant, elles ne sont pas à l’origine d’un grand nombre de mort humaine, bien que quelques individus aient succombé à leur piqûre et qu’elles peuvent s’avérer plus dangereuse que les autres espèces d’abeilles.
L’abeille tueuse : qui est-ce ?
L’abeille tueuse est également appelée abeille africanisée car elle provient d’un mélange entre une espèce d’abeille africaine et une espèce d’abeille européenne. On la trouve en Amérique. L’abeille tueuse est apparue au Brésil puis s’est progressivement étendue vers le nord.
L’espèce d’abeille africaine, capable de vivre dans un climat tropical, a été introduite au Brésil et croisée avec l’abeille européenne dans le but de créer une nouvelle espèce plus résistante. Le résultat de ce point de vu là est satisfaisant : ils ont obtenu une espèce d’abeille qui est capable de mieux résister au froid, elle sort par mauvais temps…
A l’origine, les abeilles tueuses n’étaient pas sensées coloniser le territoire, les chercheurs faisaient juste des expériences dans le but d’obtenir une espèce d’abeille plus utile pour l’homme et sa production de miel, mais des reines se sont échappées et ont commencé à coloniser une partie de l’Amérique.
L’abeille tueuse : un danger potentiel pour l’homme
Ces abeilles sont beaucoup plus agressives que celles qu’il y avait sur le territoire à l’origine et produisent moins de miel et de gelée royale. On les appelle abeilles tueuses à cause de cette agressivité. Il ne suffit pas de grand-chose pour provoquer une attaque : une odeur, une vibration, tout bruit jugé dérangeant…
Il convient de ne pas s’approcher d’un essaim d’abeille tueuse. Celles-ci, plus agressives, sont aussi plus rapides et attaquent en très grand nombre. Une très grande partie de la colonie d’abeille tueuse peut se jeter sur l’intrus.
La première abeille tueuse à piquer laisse des phéromones indiquant aux autres la position de la cible. Comme les autres abeilles, les abeilles tueuses meurent après avoir piqué puisque leur dard reste planté dans la peau et une partie de leur abdomen se déchire.
Le venin des abeilles tueuses n’est pas plus dangereux que celui des autres abeilles, mais comme elles attaquent en plus grand nombre et plus rapidement, il y a plus de risque de succomber à ses piqures ou en tout cas d’être en mauvais état, nécessitant une consultation en urgence à l’hôpital.
Une personne allergique au venin d’abeille aura plus de chance de succomber aux piqures de l’abeille tueuse. A partir de 1000 piqures d’abeilles tueuses, un humain de 70kg est réellement en danger de mort.
Ces abeilles tueuses poursuivent leur proie sur une distance plus élevée que les autres abeilles : elles sont capables de suivre un homme sur un demi-mile, qui correspond à environ 800m.
Les abeilles tueuses et leur développement
Le développement de ces abeilles tueuses est semblable aux autres : un œuf, suivi du stade larvaire, puis du stade nymphal, donnant naissance à un jeune adulte. Ces abeilles se développent très bien, ne sont pas difficiles en question d’habitat car elles peuvent trouver refuge un peu n’ importe où.
Ces abeilles représentent un fléau pour certains agriculteurs car elles sont capables « d’infecter » des colonies d’abeille européenne : les abeilles mâles (faux-bourdons) peuvent se reproduire avec ces abeilles européennes et les reines abeilles tueuses peuvent prendre la place d’autres reines dans les colonies.