Vous venez de louer ou d’acquérir une prairie pour y accueillir votre monture… Vous avez vérifié la solidité des clôtures, vous avez construit un abri… mais avez-vous parcouru la parcelle et longé les haies pour y détecter d’éventuels végétaux néfastes ? Voici un tour d’horizon des plantes toxiques les plus courantes, avec les troubles que leur ingestion entraîne.
Dans les haies, les lisières
Soyez particulièrement vigilant si votre parcelle jouxte des propriétés ou jardins d’agrément. Ceux-ci sont souvent bordés de haies décoratives, mais très dangereuses pour le cheval si elles renferment:
- l’if, petit conifère à baies rouges (que l’on trouve aussi dans les cimetières), contient une toxine foudroyante. L’ingestion de 100 à 200 g de branches suffit à provoquer la mort de l’animal dans un délai d’une à deux heures. Symptômes : tremblements, difficultés de coordination, convulsions…
- le cyprès, à l’origine de troubles comparables a ceux provoqués par l’if, en moins graves.
- le thuya entraîne des gastro-entérites.
- le laurier, responsable de troubles nerveux, digestifs et respiratoires.
- le buis, provoquant des gastro-entérites, diarrhées, coliques, paralysies respiratoires. Le seuil létal est atteint dès 750 g de feuilles ingérées.
- le cytise, arbuste ornemental à fleurs jaunes en grappes. Symptômes : sudation, tremblements, convulsions et tendance aux vomissements. Hélas le cheval ne peut physiologiquement pas vomir, donc évacuer les toxines. Le seuil mortel se situe aux environs de 200 à 300 g.
Au sein des prairies
- la ciguë: plante de grande taille (jusqu’à 2 m) aux petites fleurs blanches groupées en ombelles. Asphyxie mortelle dès 800 g ingérés.
- la colchique: petite plante dont les fleurs mauves apparaissent en septembre. Provoque des coliques, diarrhées hémorragiques, troubles rénaux.
- la datura: de taille importante et aux grandes fleurs blanc-violacé en entonnoir, elle entraîne des troubles de la coordination, de l’excitabilité.
- le séneçon jacobée: grande plante (jusqu’à 1.5 m) aux fleurs jaune vif. Dégats irréversibles au niveau du foie.
- le millepertuis, de 40 à 60 cm de haut, à fleurs jaunes à 5 pétales, à l’origine de photosensibilisation (coups de soleil: brûlures des zones de peau claire de l’animal).
- la prèle des marais, plante constituée d’une tige centrale d’où partent, à intervalles réguliers, des corolles de fins rameaux. Hyperexcitabilité, convulsions, troubles locomoteurs…
- le trèfle: consommé en grande quantité, il peut provoquer de la photosensiblisation.
En bordure de bois:
- la belladone, végétal de bonne taille aux fleurs violacées en forme de cloche (pousse surtout en altitude). Hyperexcitabilité, convulsions.
- la digitale, grande plante aux clochettes pourpres. 150 g suffisent à entraîner la mort par asphyxie.
- la fougère: ingérée en quantité importante, elle induit des troubles nerveux.
- les glands de chêne peuvent provoquer des coliques.
La lecture de cet inventaire peut vous faire frémir d’angoisse. Cependant, hormis avec l’if, les cas d’intoxication mortelle sont rares, les autres plantes de la liste n’étant pas appétantes pour le cheval, et leur action pathogène moins foudroyante (ce qui laisse le temps d’appeler le vétérinaire).
Mais certaines peuvent se retrouver dans les fourrages (datura, prèle, séneçon, fougère…) et être à l’origine de troubles plus ou moins graves. Bref, une prairie saine, entretenue et du foin de qualité éviteront à votre animal préféré bien des désagréments !
Protéger la santé de votre animal passe aussi par une assurance pour cheval efficace et pratique.